mardi 31 mai 2016

La CFTC rencontre Arnaud Richard, Député des Yvelines

Une première rencontre avait eu lieu au moment du dépôt des amendements au projet de loi Travail. Avant son retour à l'assemblée, le moment était opportun d'élargir un peu les thèmes de réflexion et de débats : 

  • sur le revenu minimum d’existence
  • sur la situation autour de la loi travail
  • sur la traçabilité sociale
  • sur la révolution numérique, l’accélération du temps, les fractures qui en découlent
  • sur le prélèvement à la source
  • sur l'actualité parlementaire
 
  (crédit photo : journal des deux rives)
 Voici quelques notes : 
Pour commencer, le Député des Yvelines manifeste son respect à Philippe Louis, qu'il a rencontré plusieurs fois durant le passage du projet de loi devant la commission des affaires sociales. "Philippe Louis montre une CFTC cohérente, dynamique, innovante, qui donne envie d'en faire un partenaire social de référence", a-t-il dit en substance. Il a également rencontré Martinez, Mailly, etc... plus souvent que la CFTC.
Revenu d’existence. Arnaud Richard : "tout est construit autour du salariat, or, les jeunes n’en veulent plus : les jeunes diplômés souhaitent être indépendants, sans lourdeurs administratives. La notion de droits acquis ne leur parle pas. Le revenu d’existence changerait complètement le rapport entre le travail et le revenu. Et vu les sommes en jeu, 750 Md€, c’est l’intégralité du chiffre d’affaires des dispositifs sociaux qui est concernée : le revenu d’existence devrait intégrer toutes les mesures annexes. Christine Boutin avait lancé cette idée à partir du RMI devenu RSA devenu Allocation universelle.
CFTC : l’allocation de base est « rendue » par ceux qui ont un fort pouvoir contributif, sous forme d’impôt ; et elle est complétée pour ceux qui ont un faible pouvoir contributif lié à un handicap. La CFTC est dans son sujet puisque c’est la relation travail-revenu qui est touchée ; les associations familiales sont concernées également puisqu’on irait, avec ce genre de mesure, vers une société des individus et non des familles, non considérées comme cellules de base. Il faudra se revoir sur ce sujet. La Suisse vote cette semaine sur ce même sujet, et la Finlande l'a mis en application.
Pour Arnaud Richard, c’est la casse du modèle social. Culturellement, la France n’est pas prête.
La CFTC propose une tri-partite : association familiale AFC, syndicat CFTC, représentation politique.
Loi travail : "le sénat rend sa copie à la mi-juin. Surveillez les nouvelles, nous nous reverrons quand vous aurez étudié le nouveau texte, d’ici fin juin, lorsqu’il retournera au parlement. D’ici 1 mois, début juillet, on ne pourra pas rester dans la violence croissante. La CGT ne lâchera pas le morceau. Cette loi est mal née, elle a une forte probabilité de retrait."
Représentativité patronale : "on a réussi à faire sauter l’article 19 en commission des affaires sociales, mais le MEDEF tient à ses 50%. La loi est faite pour le MEDEF et la grande distribution, pas pour les PME". Arnaud Richard affirme voir les conséquences de cette loi, les effets immédiats associés à la révolution numérique que personne n’arrive réellement à anticiper. Les grands Groupes vont s’engouffrer dans la faille pour précariser les nouveaux recrutements ; le salariat, ce sera terminé (et les jeunes accepteront volontiers ce nouveau statut de tâcheron). 
Représentativité syndicale : la CFTC pousse à l'évaluation de la représentativité en fusionnant le public et le privé, et en s'appuyant sur le fait qu'alors, le seuil de représentativité pourrait être harmonisé à 5%, ce qui permettrait à la CFTC d'être représentative dans toutes les branches. Une méthode qui permettrait à l'UNSA, très en vue parmi les politiques, de rejoindre le cercle des organisations syndicales représentatives. Arnaud Richard a été sensible à cet argument.
CFTC : ce n'est peut-être que provisoire : que se passera-t-il lorsque les entreprises ne pourront plus fidéliser leurs équipes, ne pourront plus voir à long terme, ni suivre leurs compétences ? Y aura-t-il encore une industrie en l’absence de long terme ? 
Arnaud Richard : "Le contrat de travail a été fait par les employeurs pour obliger les salariés à rester et ne pas retourner aux champs, le détricoter, c’est un risque énorme que prend le MEDEF."
Arnaud Richard estime que le forfait en jours n’est plus une bonne chose et prône 39h payées 39, mesurables. Politiquement, il est pour un autre calendrier social : le retrait, ensuite la rationalisation des branches qui permettra de fluidifier au sein d’une branche les parcours professionnels. Trop de branches = trop de cloisonnements. Ensuite seulement, s’il faut, une loi réformant le droit du travail.
CFTC : les effets d'aubaine et d'abus rendus possibles par la loi Travail demandent un accompagnement : le rôle des branches et des fédérations syndicales; l'éducation en amont à la morale entrepreneuriale; la traçabilité sociale des produits, projet CFTC depuis 15 ans, qui permet à l'acheteur d'engager sa responsabilité et d'agir en connaissance de cause.
Arnaud Richard se saisit facilement de cette proposition, car l'UDI avait déposé, du temps de Borloo, un avant-projet de loi, qu'on pourrait ressortir.
Actualité parlementaire : dans 15 jours, remise du rapport sur le paritarisme en France : inventaire, forces et faiblesse, quelques éléments comparatifs. La CFTC encourage Arnaud Richard à lire la biographie de Léon Harmel et de tous les fondateurs du paritarisme que l'on a malheureusement méprisé en le taxant de "paternalisme".
Nouvelle prise de rendez-vous pour la mi-juin.

lundi 30 mai 2016

Conférence le 1er juin : Le travail perd-il son sens et sa dignité ?


Conférence à la Cité Saint Martin de Triel-sur-Seine
Mercredi 1er juin, 20h45
Le travail perd-il son sens et sa dignité ?
Bien des salariés s’interrogent sur le sens de leur travail et vivent dans un contexte professionnel tendu. Violence relationnelle, pression professionnelle, standardisation des procédures…
Quel diagnostic ?
Quelles conséquences sur la vie de couple et de famille ?
Comment vivre les difficultés au quotidien ?
Quelles pistes pour retrouver le sens de la dignité du travail humain ?
 
Mathieu Detchessahar, professeur à l’institut d’économie et de management à l’université de Nantes, bon connaisseur du monde de l'entreprise vient nous donner quelques pistes pour retrouver le sens et la dignité du travail humain…

Handicap et travail :


Accord de maintien dans l’emploi des personnes handicapées
Ce mardi à Toulouse se tient la commission de suivi de l’accord sur les salariés handicapés d'AIRBUS defence and space. Pour la CFTC, il faut avancer sur la question des handicaps autres que physiques, sur l’accompagnement, les binômes, la valorisation des heures et les imputations. Tant que les surcoûts seront supportés par les secteurs (services, département) ou les programmes (Ariane par exemple), il y aura des réticences à l’accueil de collègues en situation de handicap neuropsychologiques.
Le handicapé est encore une patate chaude qu'on ne veut pas pleinement intégrer : un long chemin reste à parcourir entre la financiarisation du travail quotidien (tout se ramène à des objectifs de rentabilité, de marge) et la reconnaissance pleine de la dignité de chaque être humain, quelles que soient ses apparences ou ses capacités.

"t'as pas 100 balles?" : une question bientôt obsolète.


Vers la fin des billets de banque
Volonté d’en finir avec l’anonymat des transactions commerciales, avec le blanchiment d’argent des trafics, de la corruption et du terrorisme, du travail au noir, réduction des coûts des banques centrales, révolution numérique, etc : on s’orienterait vers la suppression des billets de banque, ainsi que de la monnaie, grâce aux paiements numériques (cartes sans contact).
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Ce qui n'a pas été sans poser des problèmes aux quêteurs des AFC (quête pour la mère et l'enfant) et aux quêteurs de la Croix Rouge, ce week-end de fête des mères : faudra-t-il aux associations des terminaux de paiement sans contat?
Repenser l’économie, c’est peut-être aussi redévelopper le troc, les S.E.L. et…la gratuité, chère à Benoit XVI et à François (de Rome)…
Vendredi 3 juin à 20h, projection du film DEMAIN à Gaillon sur Montcient.

Arbitrage des placements PARTICIPATION et INTERESSEMENT


L'épargne salariale solidaire a la cote, à en croire le baromètre La Croix-Finansol !
La CFTC du Groupe AIRBUS a nettement influencé la gestion du fonds Périéthique Solidaire du Groupe INTEREXPANSION (Humanis) lors des derniers conseils de surveillance, afin que ce fonds :
  • Soit plus solidaire, malgré les limites légales de 10% qui, techniquement, ne permettent pas aux fonds "éthiques" de dépasser 7% de solidaire....
  • Comporte une majorité d’actions de PME-ETI
  • Que la gestion soit faite d’investissements de long terme et non de boursicotage. Mais que cela est difficile de faire changer leur réflexes aux teneurs de compte ! Impossible d'obtenir la valeur de la durée moyenne de présence d'une action dans le FCPE !
L’étape suivante serait d’en faire le fonds d’accueil par défaut dans les dispositifs d'épargne salariale.
Opportunément, le baromètre Finansol-La Croix publie les excellents chiffres de l’épargne solidaire : une autre façon de manifester son désir de changer le monde.

Le concept d’ « entreprise libérée » et les valeurs fondamentales de la CFTC



Vu dans l'hebdo "Famille Chrétienne" :
Pour Jean-Charles de Fouchier, fondateur du réseau d’expertise RH « PerfHommes », l’entreprise libérée multiplie les possibilités de mettre concrètement en œuvre les principes de la morale sociale à laquelle se réfère la CFTC dans ses statuts :
L’Homme est le centre de l’aventure industrielle et économique de l’entreprise. Il évolue dans un environnement de bienveillance, de culture du droit à l’erreur, de répartition équitable des biens, de responsabilisation et participation, de recherche du bien commun, de pratique quotidienne de la subsidiarité par la suppression des niveaux hiérarchiques superflus : cela ressemble à un idéal. Pour la CFTC, attention tout de même : le pouvoir d’attraction dans ces entreprises est tel, que le combat pour l’équilibre avec le temps familial y devient difficile, et le risque de burn-out y est de ce fait très marqué.
François-Daniel Migeon, fondateur du cabinet «Thomas More Partners », parle d’aider chacun à trouver sa vocation professionnelle dans le cadre d’un objectif qui nous dépasse. Certes. Mais alors la finalité est-elle la Personne humaine ou l’entreprise ? L’entreprise en tant que telle ou en tant que moyen de développement personnel et communautaire ? On le voit, l’équilibre restera toujours instable.
 

Pression fiscale


Encore quelques jours pour faire la déclaration des revenus par internet. C’est l’occasion de faire quelques mises au point, afin que chacun retrouve le sens des choses.
Le quotient familial, typiquement français, est la mesure qui fait binôme avec la progressivité des tranches d’imposition. La philosophie des tranches est de ne pas imposer les foyers sur leur strict nécessaire, mais d’imposer de plus en plus sur le moins nécessaire, voire le superflu. La justice morale exige que la quantification de ce « nécessaire » soit proportionnée à la composition du foyer fiscal (qui n’est pas nécessairement la famille). Cela s’appelle la « politique fiscale », déjà bien rabotée avec la baisse des tranches de QF. Le futur prélèvement à la source ne devrait, nous diton, pas avoir d’impact autre que de transformer les entrepreneurs en percepteurs.
Autre chose est la « politique familiale », qui reconnait aux familles un rôle fondamental dans la préparation de la société de demain, et qui leur reconnait également un niveau de vie décroissant avec le nombre d’enfants. Les allocations familiales sont à la fois une compensation de charges et une forme de reconnaissance. Leur mise sous condition de ressource en 2014 a transformé ce qui était une politique familiale en « politique sociale ». Dans un sondage IFOP/AFC de janvier dernier, 83% des français pensent que cette mise sou conditions de ressource porte le risque d’une extension de ce principe à d’autres prestations, comme l’assurance maladie, faisant également de la politique de santé une politique sociale.

Plus de détails et des fiches de synthèse sur les sites de vos associations familiales préférées, notamment : 
www.afc-france.org

mardi 24 mai 2016

AIRBUS et SAFRAN se disent "oui mais..."

Ce 20 mai a été signé un projet d'accord sur les apports d'actifs respectifs des Groupes AIRBUS et SAFRAN à une Joint Venture dénommée Airbus-Safran Launchers (ASL), qui vise à simplifier l'architecture industrielle des lanceurs civils pour rendre les ARIANE compétitives.
Afficher l'image d'origine
Au passage, d'autres programmes comme le MSBS M51 en profiteront.
Le texte de ce projet a été déposé au greffe le 23 mai dernier.
Ce projet définit les apports, les questions fiscales, les questions sociales. On y apprend que A.S.L. devra rembourser AIRBUS des sommes d'intéressement et de forfait social payées par AIRBUS pour l'exercice 2016, que les salariés seront versés à ASL avec leurs avantages sociaux, etc.
Mais surtout, on apprend que A.S.L. (déjà existante de façon un peu plus qu'embryonnaire) a 30 jours pour s'opposer au projet, et que si les clauses suspensives, notamment fiscales, ne sont pas levées au 30 septembre, le projet sera caduc.
Le chemin est donc encore long et incertain jusqu'à la mise en route sociale et économique de A.S.L.phase 2, sachant que la mise en route opérationnelle est déjà bien commencée, avec une organisation déjà bien intégrative du côté Airbus (moins du côté Safran, qui reste sur la réserve).

Autre incertitude : l'actuelle représentation du personnel de ASL en phase 1, sous forme de D.U.P., risque d'être dissoute lors de l'entrée en phase 2 prévue par le projet : quel paradoxe que les fonctions de Direction de Programme constituant l'actuelle société ASL, soient alors totalement absentes des IRP de la co-entreprise rassemblant 6000 personnes !

Contacts : Vincent Formond : vincent.formond@airbusafran-launchers.com, 
Hervé Bry : herve.bry@airbus.com (07 71 17 63 05)

Pénurie d'essence et bac philo...

Amusons-nous à faireun peu de prospective lycéenne....
Voici un sujet de bac philo que nous pourrions fort bien imaginer : en relation avec la morale républicaine, la hiérarchisation des droits et des devoirs...et, bien-sûr, l'actualité brûlante (si l'on peut dire) : est-il licite de remplir son véhicule avec du fioul domestique? Ou : que diriez-vous à un agent des forces de l'ordre s'il vous prenait en flagrant délit d'utiliser du fioul de chauffage pour votre automobile?
On sait que ce n'est pas légal. La question est tranchée. On sait que la couleur diffère d'avec le gazole des autos, mais grosso-modo, c'est le même produit, aux taxes près.
Alors?
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Comment peut-on hiérarchiser les devoirs entre l'obéissance à la loi, la conscience républicaine que nous pouvons estimer devoir à nos pères qui sont morts pour elle, le devoir d'aller travailler pour notre entreprise, pour gagner de quoi vivre et faire vivre nos familles (et, lorsqu'on est entrepreneur, faire vivre les familles de nos salariés).
Le bien commun, la responsabilité personnelle vis à vis des communautés par cercles concentriques croissants, l'éminente dignité des familles "cellules de base de la société", mais aussi l'égalité de tous les citoyens devant la loi, principe supérieur et fondateur de la démocratie...
Allez, nous vous laissons à vos réflexions.
Et rien ne vous empêche de répondre sur le blog à ce billet d'application pratique de la question morale en économie et en politique : amusez-vous bien !

lundi 23 mai 2016

Pénurie d'essence

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On a beau ne pas souscrire à des méthodes violentes, la pénurie d'essence a quelques vertus que, pour positiver une situation française déprimante, nous voulons mettre en lumière.
- mise en pratique de solidarités : co-voiturage enfin systématique (tant qu'il y a un peu d'essence)
- hébergement de proximité entre collègues
- courses de proximité, systèmes d'échanges locaux, renforcement des liens entre voisins
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Tout cela va induire de nouveaux comportements, pour ceux qui le peuvent et le veulent.

Autre vertu : nous montrer, par  la dépendance à l'essence et aux transports, notre difficulté à intégrer la problématique COP21 concrètement dans nos vies.

Enfin, les choses prendront plus de temps sans voiture.

Réduire l'espace, remettre du temps : voilà une petite fenêtre ouverte sur une civilisation meilleure, durable, que nous souhaitons.

La CFTC, réformiste et constructive, privilégie le dialogue et la réorientation du monde (statut du travailleur, traçabilité sociale, initiatives de responsabilité locale, etc) vers des systèmes meilleurs, moins de "structures de péché" comme disait Jean-Paul II. Mais il faut avouer que, face à l'autisme et à la toute-puissance du monde financiarisé et dans un contexte culturel de lutte de classe, l'option est particulièrement difficile.

On ne peut pas changer le monde avec des grèves ou une insurrection : qu'est-ce que la France dans cet immense Système? En revanche, ce que permet cette grève, c'est de prendre conscience de nos responsabilités personnelles et quotidiennes. C'est déjà ça, et c'est beau, pourvu que personne ne reste sur le carreau. Autrement dit : l'expérience devra cesser immédiatement lorsque des emplois seront menacés parce que des entreprises, des PME, ETI ou TPE, menaceront de mettre la clé sous la porte.
La CGT sera-t-elle assez humaine pour y être attentive ou replongera-t-elle dans la folie meurtrière du grand soir?

jeudi 19 mai 2016

Conclusions du Congrès CFTC de Marseille

Philippe Louis a dressé le tableau de la position confédérale au sujet de la loi "Travail" qui a fait l'objet du 49.3 après un début d'examen par les députés.
Insistant sur ce que la CFTC a obtenu entre la première et la deuxième moutures de la loi,  il a remis en perspective les positionnements syndicaux depuis 2013 et reconnu comme légitime le positionnement de certains syndicats CFTC parmi les opposants (tenants du retrait pur et simple)

Philippe Louis s'est ensuite risqué au jeu des questions/réponses avec l'assistance, reconnaissant la difficulté d'une communication pédagogique face aux communications démagogiques (et certaines carences de la Confédération ou des structures géographiques)

Joseph Crespo a conclu sur les questions de représentativité suivant les modes de calcul et l'apparition de l'UNSA dans le paysage politico-syndical, donnant des arguments pour la fusion des périmètres "secteur public, secteur privé" pour l'évaluation de la représentativité.

Contact : Hervé Bry, 07 71 17 63 05.

mercredi 18 mai 2016

Raison d'être du syndicalisme CFTC : chemin de rencontres

Le congrès de Marseille est l'occasion de rencontres fortuites et toujours providentielles. Les délégués de grands groupes répartis sur le territoire national rencontrent les délégués de structures géographiques, et des liens croisés se tissent ainsi, permettant de confronter les points de vue, identifier les connaissances communes.
http://www.snec-cftc.fr/++theme++theme.sneccftc/images-sneccftc/header.png
Ainsi, la CFTC de l'Isère, présidée par un salarié du groupe HP, a-t-elle pu échanger en profondeur avec la CFTC des Yvelines sur des sujets aussi variés que la morale sociale chrétienne, le positionnement sur la loi El Khomri (Guy a inscrit son syndicat dans le mouvement pour le retrait immédiat), le suicide et le burn-out.
Avec le constat simple, qui sonne comme une évidence : parce que l'individualisme est à son paroxysme, le syndicat doit d'abord être une communauté où la parole se dit et s'écoute, se libère. Parallèlement, aller aux périphéries pour rechercher les brebis "égarées", c'est à dire seules et en danger, mais avec discernement : un syndicat doit se protéger des prédateurs, profiteurs, et doit être un lieu de ressourcement et de discernement professionnel.
Un lieu où la charité fraternelle fait que l'on s'y reconnait comme une personne digne d'être aimée.

Comme le disait également l'un des orateurs du congrès : la judiciarisation du monde ne fait plus de place à l'amour, aux relations entre personnes, y compris dans le "dialogue" social fait de postures et de réduction de risques. Ce dialogue là est mort, il faut en inventer un nouveau, et la communauté syndicale est un laboratoire de ce dialogue créatif.

Echos du congrès fédéral de la métallurgie CFTC

Joseph Crespo a été reconduit à la présidence de la fédération par un Conseil profondément renouvelé à l'occasion du congrès de Marseille.
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Ce mandat sera l'occasion de préparer sa succession : Philippe Louis, président confédéral, voulant l'aspirer plus pleinement à la tâche de la réforme des fédérations qui sera menée en parallèle de la réforme des branches professionnelles.

Le nouveau secrétaire général de la fédération est Eric Heitz, également chargé de la négociation de la refonte des conventions collectives.

Une commission "Grandes Entreprises" a été créée pour répondre à la toute-puissance du MEDEF (qui a su imposer ses vues dans la loi El Khomri); elle est formée de Franck Don, Olivier Esteban et Denis Jeambrun. Franck Don, en particulier, sera le négociateur de Branche.

Une commission d'expertise "protection sociale et retraites" a été créée pour répondre à la complexité et à la profonde évolution de nos systèmes. Elle est conduite par Frédéric Romain et Jacques Garrigues.

La CFTC compte également renforcer sa dimension historique européenne. Ainsi, Emmanuel Heu sera le représentant de la CFTC dans Industri-ALL.

mardi 17 mai 2016

Tous ensemble, tous !

Les Entrepreneurs et dirigeants chrétiens ont fait très fort avec leurs Assises de mars 2016.
Une communication exemplaire, une présence média bien visible.
Des thèmes abordés convaincants et pertinents.
Les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens

Que manque-t-il?
La CFTC, bien sûr !
Revenir vers l'accueil.

Car avec son projet de "statut du travailleur", toujours plus pertinent au moment où le salariat est challengé par les nouvelles formes de contractualisation du travail, couvre toutes les personnes actives.
Avec son congrès de Marseille, la CFTC métallurgie fait un pas de plus pour un nouveau contrat social.

Amis des EDC, amis du MCC, amis des AFC et des associations qui partagent notre référentiel de principes sociaux, amis qui cherchez avec passion l'unité intérieure du travailleur, ce qu'il croit, ce qu'il fait, ce qu'il est : ayez le réflexe "CFTC", et travaillons ensemble à cette justesse de relations sociales !

Contact : Hervé Bry 06 83 04 78 53 et 07 71 17 63 05

vendredi 13 mai 2016

Au bout de l'absurde...

Le 10 mai dernier, les AFC ont manifesté leur opposition à la GPA, et elles ont eu raison.
Nous pourrions même mettre "raison" au pluriel tant sont nombreuses les raisons de s'opposer à la GPA, Gestation pour autrui.

Mais avant tout, reconnaissons légitime la détresse des couples qui ne peuvent pas concevoir un enfant, fruit de leur amour et de leur désir de transmettre la vie.
Reconnaissons comme légitime aussi, le désir des femmes qui voudraient aider ces couples.

Pourtant, il y a le problème psychologique de la rupture du lien mère-enfant qui s'est tissé in utero.
Il y a la marchandisation de l'enfant.
Il y a la marchandisation du corps de la mère biologique ou, selon les techniques, de la mère porteuse (qui n'est pas nécessairement celle qui a fourni les gamètes).
Bref, il y a de nombreuses questions morales sur ce que ce procédé fait de l'être humain, et de nombreuses questions éthiques sur le fait même d'y penser sérieusement : toute-puissance des grands sur les petits, des forts sur les faibles, des clients sur les fournisseurs, de l'employeur sur le salarié...

Ah tiens, on y vient....

Ce billet a donc sa place dans le blog CFTC à bien des titres, mais  je voudrais particulièrement faire porter l'éclairage sur la question du travail de GPA. Question mineure par rapport aux autres, mais comme on le sait, le diable se cache dans les détails.

Le droit du travail impose une durée de travail journalière maximale, un temps de repos minimal entre deux journées de travail, la nécessité de prendre un congé hebdomadaire, etc....le code du commerce et de la consommation impose des garanties sur les vices cachés, garanties décennales, obligation de respecter des délais, etc.
Cherchons juste à appliquer ces quelques principes élémentaires à la GPA : comment être enceinte 8 ou 10 heures par jour? Comment suspendre sa gestation pendant 10 heures mini? Les nausées de début de grossesse sont-elles une maladie professionnelle? Le client-employeur a-t-il des obligations en termes de formation professionnelle, de mutuelles complémentaire, etc.

Il faut reconnaitre que face aux enjeux éthiques, cette réflexion est assez sordide. Mais ce qui est tout aussi sordide, c'est que ce sont souvent les mêmes, ceux qui, nuits debout après nuits debout, veulent maintenir les acquis sociaux et s'assoiraient volontiers dessus lorsqu'il s'agit de GPA et d'autres pseudo-droits des forts sur les faibles, issus de la logique du mariage pour tous.

Allez également écouter Joseph Thouvenel, au sujet de l'esclavage...on n'en est pas loin !


Dialogue social chez VAUBAN Automobiles

La Direction de Vauban Automobile a suggéré que la représentation du personnel soit organisée en DUP. La CFTC, par son représentant Christophe Fritsch, ne s'y est pas montrée favorable, car en diminuant les heures de délégation, on affaiblit le dialogue social.
Autre raison invoquée par le représentant CFTC : suivant les découpages entre les sites/agences/affectations, les effectifs tournent autour de 300, ce qui rend la DUP fragile juridiquement. La CFTC est pour une stabilité suffisante dans la représentation du personnel et dans les organisations du travail.
Du fait qu'il n'y a pas unanimité, les mandats actuels seront prolongés jusque fin octobre, afin de se donner du temps pour converger vers un accord.

Contact : Christophe Fritsch, Vauban Automobiles Saint Germain en Laye,  06 10 58 51 55

mardi 10 mai 2016

Loi Travail et 49.3 : un énorme gâchis

Votre CFTC des Yvelines a proposé 67 amendements centrés sur la mise en œuvre de nos principes sociaux fondamentaux : la morale sociale chrétienne de nos statuts. Le débat parlementaire aurait été l'occasion de parler :
- de dignité humaine (avec le CPA, avec les rythmes circadiens pour le travail de nuit),
- de responsabilité individuelle (avec les forfaits en jours),
- de subsidiarité (avec la réintégration du rôle des Branches, l'aide et la coordination par les fédérations syndicales, le renforcement de la négociation en entreprise),
- de destination universelle des biens (dont font partie le code du travail et certains droits),
- de communauté professionnelle et familiale (certains amendements avaient été rédigés avec des Associations familiales, parce qu'ils touchent à la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, notamment du fait de la révolution numérique).

La CFTC, dans son option préférentielle pour les pauvres, avait également proposé des amendements sur la médecine du travail, notamment sur la question de la responsabilité conjointe en cas de maladie professionnelle ou de handicap/invalidité suite à un épuisement professionnel (Brun out) ou autre pathologie.

La CFTC ne s'était pas opposée frontalement au projet de loi pour pouvoir porter dans le débat de la représentation nationale, des valeurs fondamentales et leur mise en œuvre dans le monde du travail.
Le recours au 49.3 est un scénario perdant-perdant : nous avons la loi, nous n'avons pas tout le débat des amendements de la société civile.

Le Syndicat CFTC de la métallurgie des Yvelines dénonce ce passage en force, bien que certains de ses amendements aient été pris en compte.
Voir également le communiqué confédéral :

http://www.cftc.fr/ewb_pages/c/communique_16807.php

lundi 9 mai 2016

Les bilans sur l'égalité professionnelle pleuvent dans les entreprises qui sont soumises à cette obligation légale.
L'approche par indicateurs légaux montre une partie de la réalité. Pourtant, ce qu'ils induisent est biaisé : le seul indicateur valable serait le salaire, la promotion en termes d'indice hiérarchique ou de nombre de formations continues. Or, que veut-on de la vie? De la reconnaissance : certes, les indicateurs peuvent en traduire une partie. Mais on veut avant tout du bonheur. Or, rien, dans les tableaux, ne parle de bonheur.
La réussite sociale est un moyen du bonheur, mais pas pour tous, ni toutes. Il y a de l'effet "miroir aux alouettes" à limiter la question de la réussite des femmes à l'aune de celle qu'un monde masculin a forgé artificiellement. 
Que veut-on dans la vie? De l'égalité ou de l'équité? Nous voulons avoir les moyens nous permettant de remplir nos devoirs, et de nous réaliser pleinement tels que nous sommes.

Revenons aux indicateurs : une promotion sans les responsabilités a-t-elle du sens? Une discrimination positive ne risque-t-elle pas de jeter le soupçon sur toutes les femmes? Dans ces deux cas, s'écarter de la vérité de la personne crée un désordre préjudiciable à la cause des femmes.
Que le syndicaliste CFTC parle plutôt d'enrichissement par la différence, et non d'uniformisation des personnes, quel qu'en soit le sexe. Et cela, quel indicateur peut le montrer?

Quand on parle de mixité, il faut parler de différences. Quand on parle d'égalité, il faut parler d'équité et de dignité humaine. Quand on parle de promotions, il faut oser parler de bonheur, et reconnaître le génie propre de chacun, homme ou femme, ayant choisi la voie professionnelle, parentale, associative pour s'épanouir : il y a des gens qui résistent aux sirènes.
Femmes, hommes : ne nous laissons pas définir ce qu'est notre bonheur !

dimanche 1 mai 2016

Une nouvelle entreprise de lanceurs spatiaux en Europe


Airbus et Safran aboutissent enfin dans leur projet de fusion de leurs activités de fusées.
Le processus a longtemps été gelé par des questions fiscales, Bercy absorbant l'essentiel de la soulte que SAFRAN doit verser à AIRBUS pour garantir la parité 50/50 dans la co-entreprise.
 
Un scénario a été défini et approuvé par Bercy pour limiter l'impact fiscal.
 
Signature vendredi du « Master agreement »
 
3 Phases ont été présentées au Comité Central d'Entreprise :
 
FREEZING : 29/04 : continuation et renforcement du "comme si", organisation et relations entre les salariés  des deux Groupes comme si la joint venture était opérationnelle. Un pari sur l'avenir qui a été commencé dès janvier, ce qui n'a pas été sans créer des distorsions, par exemple sur les relations commerciales déjà en cours dans la fabrication des ARIANE 5, par exemple, mais qui a permis, dans certains secteurs, d'apprendre à travailler ensemble moins dans une relations de client/fournisseur qu'entre collègues d'une future même entreprise.
Les apports d'actifs sont gelés, leur valeur est finalisée. 

SIGNING : fin mai  : envoi à tous les salariés d'une lettre individuelle présentant la nouvelle situation de leur contrat de travail. Pendant ce temps, toutes les conventions entre les deux groupes sont signée : propriété intellectuelle, part des investissements, etc...

CLOSING : 01/07 sera le premier jour de la phase 2 de ce qui ne sera désormais plus un projet mais une réalité industrielle.
 
Airbus Defence and Space Les Mureaux, Snecma Vernon,  ainsi que les établissements aquitains de Herakles et Airbus entrent également dans cette nouvelle entreprise de lanceurs spatiaux et militaires.