vendredi 22 avril 2016

AUT CAESAR….AUT NIHIL (*)
On parle du Congrès de la CGT en termes étonnants : son angoisse serait de garder la première place. Voilà une réduction bien médiatique.
De même :
«  Arianespace veut conserver sa place de numéro un après une année
2015 "record" Paris (awp/afp)

Arianespace entend conserver sa place de numéro un mondial des lancements spatiaux après un nouvel exercice bénéficiaire en 2015, à 4 millions d'euros, et une année opérationnelle "record" de douze lancements. »

De même, la revue de portefeuille : être premier, ou avoir à court terme toutes les chances de le devenir : voilà leur Credo (acte de foi). C’est un peu court, jeune homme….
Nous savions que les extrêmes se rejoignent : le libéralisme a le même code génétique que le marxisme, puisque le deuxième s'est fondé sur l'absurdité du premier et, donc, par rapport à lui. 
Pourtant, depuis Léon Harmel (cf plus loin dans ce blog), nous savons qu'un autre modèle est possible. Et si vous essayiez autre chose ?

Rejoignez la CFTC !

Guide de négociation salariale (2)

L'EFFET TAPIS ROULANT : CELA VA MIEUX EN LE DISANT  ...


Tous les ans, en   début d’année, vous pouvez lire une dizaine de tracts vous informant sur l’évolution des négociations salariales.
Au milieu des tableaux de chiffres et des commentaires, parfois le sigle GVT apparaît. Chacun sait que GVT signifie : Glissement Vieillesse Technicité. Mais qu’y a-t-il derrière ?
La structure d’une armée romaine peut être un bon cas d’école (merci  légionnaire Astérix , 1ère légion, 3ème cohorte, 2ème manipule, 1ère centurie   ! ).
10  légionnaires sont commandés par un décurion,
10 décurions sont commandés par un centurion,
10 centurions sont commandés par un  capitaine (caput manipulae),
10 capitaines sont commandés par un chef de cohorte,  
10 chefs de cohorte sont commandés par le Général commandant la légion...

Exemple
1 centurion en fin de carrière (4000 sesterces par mois) part en retraite et est remplacé par 1 décurion (3000 sesterces par mois + 200 de promo).
Le décurion promu est remplacé par 1 légionnaire (2000 sesterces par mois  + 150 de promo).
Embauche d’un jeune légionnaire inexpérimenté à 1500 sesterces par mois pour maintenir l’effectif.
Masse salariale avant départ du centurion : 4000+3000+2000=9000 sesterces
Masse salariale après départ et promos :  3200+2150+1500=6850 sesterces
Différence = 2150 sesterces
Il apparaît clairement que le  Général peut encore répartir les 2150 sesterces sur l’ensemble de la légion (soldats, décurions, centurions…) sans augmenter sa masse salariale.  Quant au Général, il aura chaque année à traiter plusieurs centaines de cas similaires de départ à la retraite et aura des gains substantiels sur la masse salariale de sa légion. 
 Dans nos entreprises, cela s’appelle le GVT et l’examen des bilans annuels 2014 et 2015 montre qu’il a été en 2015 de 1,8% du fait des DCAA, bien sûr, car des augmentations au niveau de l’inflation n’augmentent pas non plus la masse salariale en  sesterces constants.



A cela s’ajoute la durée moyenne des postes non pourvus, dont le travail est pourtant fait en perruque pour tenir les échéances. Et comme on ne peut pas pointer plus que 8 heures/jour, cela fait directement de la marge.
A partir du moment où l’on sait que des travaux à faire nécessitent de la ressource, il se passe environ les délais suivants :
  • 4 mois pour consolider un besoin dans le long terme, le temps que les forecasts et OP soient mis à jour.
  • 3 mois de délai de parution entre gel, dégel, regel, redégel (PSE oblige )
  • 3 mois pour choisir et accueillir le candidat sans être sûr qu’il dira « oui »
  • 2 mois pour le former, coacher, initier….
Prenons un exemple : 240 fiches de postes en attente depuis 1 an en moyenne, c’est 5% de gain de productivité. Ce n’est pas neutre !


Regardez aussi les indicateurs suivants, sur plusieurs années : 
  • le Chiffre d'Affaires /k€ de salaire 
  • l’EBIT/k€ de salaire 
Ces deux valeurs traduisant le rendement de l'investissement que représente le salaire versé au personnel.

Une semaine d'avril qui interpelle


Les anniversaires de cette semaine d’avril sont l’occasion de nous remémorer ce que fut le XXième siècle.

Il serait trop long d’énumérer tous les événements que nous pourrions commémorer autour du 20 Avril, dont beaucoup nous rappellent que la fin du XIXème scientiste (18 avril : premier roman de Jules Verne) et le XXème siècle qui en a découlé (21 avril : Hitler), ont été ceux des plus grandes atrocités des hommes contre les hommes et contre la nature par l’intrusion violente de la science sans conscience dans les processus biologiques naturels que la Terre a mis des centaines de millions d’années à optimiser.

Autre date marquante et ambivalente dans ses conséquences : le 18 avril , naissance de la Communauté Européenne du charbon et de l'acier ! 

Il y a de saines exceptions  , des lanceurs d’alerte, des témoins, des preuves heureuses qu’autre chose est possible.

Et la nature nous redit, parce qu’elle ne triche pas, notre folie. Même les tremblements de terre nous disent : « soyez humbles ». Il faut l’entendre.

Le bonheur, c’est savoir s’émerveiller et respecter, cesser d’être prédateur. Le printemps est là, de nouveau, magnifique. Là aussi, invitation à remettre tout en perspective au lieu de courir vers des objectifs insensés.

Si la CFTC a ce label « la vie à défendre », qu’elle le porte sur tous les domaines, parce qu’au bout du compte, tout est social.

Petit guide de négo salariale (1)

Lorsqu'une Direction ne veut pas entendre parler d’Augmentations Générale pour les Cadres, d'effet "tapis roulant" (Glissement Vieillesse Technicité), lorsqu’elle est enfermée dans des diktats supérieurs (Groupe) ou des dogmes non-négociables, pourquoi ne pas déplacer l’aire de jeu de la négociation ? Le système actuel ne crée que des frustrés. Notre vision est de rendre aux familles des services qui ne seraient pas du salaire, mais qui viendrait pourtant les aider dans leur quotidien :
  • Garde d’enfants intégralement prise en charge lors des déplacements professionnels,
  • jours de congés en cas de forte implication, même sans campagne ou sans horaires officiellement spéciaux,
  • abondement de prestations CE , liées à la famille des salariés. notamment sur l’aide culturelle et sportive,
  • Billets pour le salon du Bourget
  • Baptêmes de l’air ou escapades avec l’aéroclub
  • Chèques vacance, culture
  • Voitures en leasing
  • la première option de la mutuelle gratuite à l’année.
Les formes de reconnaissance ne se résument pas à de l’argent. Elles doivent prendre en compte le salarié dans toutes ses dimensions : avoir, faire, être, devenir.

AIRBUS Avions et AIRBUS Defence and Space dans OneWEB

ENFIN UNE SYNERGIE QUI SEMBLE MARCHER !

Le concept de développement et fabrication des satellites vient de profondément changer. Alors que nous ne construisions que des satellites à la pièce, faiblement récurrents, notre société a su faire coup double en mettant au point
  • Le satellite reconfigurable en orbite : sérialisé en hardware, « customizé » à la demande du client en temps quasi réel.
  • La constellation One Web : petit satellite à coût restreint, mais produit en série à 900 exemplaires, soit près d’une dizaine par jour !
Sur One Web, la synergie AIRBUS a joué : les équipes de l’industrialisation de l’ A350 ont prêté main forte à Astrium. Dommage que la chaîne de production soit intégralement aux Etats Unis, avec une quarantaine de salariés Toulousains en détachement.
A propos de synergie : puisque AIRBUS Commercial Aircraft et AIRBUS defence and space travaillent mieux ensemble, à défaut d’une politique salariale innovante (cf édito), pourquoi n’aurions-nous pas une même politique salariale que les avions ?

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mardi 12 avril 2016

Prendre un peu de hauteur sur la Loi Travail de Mme El Khomri

Pour? Contre? Comment sortir du dilemme dans lequel nous enferment les gens pressés?

La CFTC Métallurgie des Yvelines et l'UD78 CFTC sont actuellement dans une phase très prenante de rencontres avec les députés des Yvelines qui veulent bien nous recevoir, et de rédactions d'amendements en plus des amendements confédéraux. La CFTC au niveau national ne manifeste pas pour le retrait pur et simple de la loi, parce qu'elle souhaite faire avancer des choses qui s'y trouvent et qu'il faut améliorer. Nous profitons donc du débat parlementaire pour avancer nos pions et faire du lobbying.
Ce qui n'empêche pas de rejoindre les veilleurs, sentinelles et autres "nuit debout", puisque nous appelons à un réel changement de paradigme social et économique. Il est en marche avec le CPA/statut du travailleur, il faut y adjoindre les questions de traçabilité sociale, inséparables des accords "offensifs" qui, sinon, seraient la porte ouverte à des abus continus sous prétexte économique.
Les principes sociaux de la CFTC affirment que les clients sont des employeurs indirects : ils doivent donc connaître la portée sociale de leur acte d'achat. Ils ne sauraient ainsi être complices d'actes de prédation sociale, d'effets d'aubaine illégitimes.
Il est parallèlement essentiel de mettre, au coeur de la loi "Travail" la question de l'éducation morale (ou éthique) des acteurs sociaux et économiques, sous peine de voir s'engouffrer trop de dirigeants dans les brèches que la loi ouvre.
Et le pape François appelle également à revoir tous nos modèles de "progrès" et de "bonheur".
Veiller, passer la nuit debout, être Sentinelles, mères veilleuses....et vouloir amender profondément la loi en vue du Bien Commun : les deux actions ne sont pas incompatibles.

dimanche 10 avril 2016

Pour une approche système de la question du travail

La loi El Khomri traite avec efficacité de la question du travail par une approche très orientée "employeurs". L'actuel droit du travail, dont on dit qu'il est trop complexe, et les régimes de sécurité sociale traitent de la question du travail et des parachutes sociaux du point de vue des personnes.
On les oppose : c'est stupide, car il y a un bien commun entre les entrepreneurs et les travailleurs. Ce bien commun, c'est le désir d'être heureux ensemble, dans le travail comme dans le temps libre.

Cette loi provoque un déséquilibre, car elle est partielle. Si l'on veut réformer l'ensemble du système social-professionnel en France, il faut une approche systémique, qui intègre à la fois l'entrepreneuriat, les possibilités offertes par les nouvelles technologies, la démographie, la pluralité des cultures des peuples, l'épuisement des gens et des ressources naturelles, l'aménagement du territoire, la qualité de vie, etc.

Aujourd'hui, et c'est bien archaïque, la notion de développement est fondée sur des chiffres économiques définis par une oligarchie issue de Harward : croissance du PIB, pouvoir d'achat, balance des paiements, etc. Tout tourne autour de l'argent et l'argent résume tout, au point que, de simple moyen, il devient une finalité.

Le pape François nous invite, dans "Laudato si", à redéfinir la notion de "progrès". Revoyons également la notion de "développement". Pourquoi, par exemple, n'y met-on pas en première place le sentiment de la population en terme de bonheur, d'épanouissement, de sécurité, de liberté?

En promouvant d'autres indicateurs, on créerait un autre référentiel, et finalement, par mimétisme, d'autres attentes, plus réelles, plus fondamentales, plus humaines, qui n'attendent que cela pour s'exprimer : sortir d'une doxa économique présentée comme unique, c'est à dire totalitaire. En agissant ainsi, on sortirait des miroirs aux alouettes qui chassent des populations entières de leurs pays d'origine. Le modèle occidental des XIX et XXème siècle (on y est toujours!) n'apporte finalement que du malheur, tant chez nous que sur les autres continents. C'est une porte ouverte qui est enfoncée ici, mais peut-être valait-il la peine de le redire.

Quelles sont les conséquences de cela? Le partage des gains permis par la technologie en terme de qualité de vie; la nécessité de revisiter toute notre éducation (pour éradiquer les comportements prédateurs, profiteurs, chasseurs d'aubaine, liés à l'a-moralité et à l'envie jalouse). Cela signifie également la réduction du temps de travail obligatoire et rémunéré, pour mieux répartir le travail et neutraliser la course à "toujours plus"; cela signifie aussi la création d'un revenu d'existence, seule alternative à l'assouplissement des licenciements dont ont besoin les entrepreneurs qui ont le mérite de prendre des risques pour eux-mêmes.
Cela signifie une diminution des disparités de salaires entre les revenus les plus faibles et les révenus les plus grands dans une même entreprise ou dans un même pays.
Cela signifie, puisqu'on parle de bonheur (et donc d'éducation à la frugalité heureuse), que la question soit abordée au niveau européen sous la forme d'un socle social, si l'on veut réellement rester avec une monnaie unique.
Il y a des trésors de sagesse dans le monde : saggesse bouddhique, sagesse de Confucius, sagesse dans l'évangile ou dans les règles monastiques, qui sont tout à la fois trans-nationales, trans-continentales et trans-séculaires. Des modèles à redécouvrir, certainement. Pour preuve : tous ces grands leaders, cadres, investisseurs, etc....vont dans les abbayes retrouver un peu de sens et d'inspiration lors de leurs rares congés. Voilà un signal, faible, mais porteur de sens et d'espoir.

CFTC : une longueur d'avance !


"la CFTC qui revendique depuis plusieurs dizaines d'années ce qu'on appelle la sécurisation des parcours professionnels" : allez à 4mn-4mn50 de l'interview de l'ex-plume de Myriam El khomri reconnait la primauté de la CFTC sur la notion de sécurisation des parcours professionnels.
Très tôt, la CFTC a constaté que la grande question de l'Homme au travail redevenait celle de la précarité. Alors que la plupart des organisations voulaient toujours plus (d'où le titre du célèbre livre de François de Closets, ce qui ne nous rajeunit pas !), la CFTC était préoccupée par le fait que le travail ne permettait plus de loger et nourrir une famille de façon  sûre : le travail dès lors ratait son premier objectif.
Voilà un argument de plus pour la justification de l'existence de la CFTC : seule organisation fondée sur l'anthropologie chrétienne, les questions qu'elle se pose et les solutions qu'elle propose se révèlent toujours pertinentes à long terme.
Soutenez la CFTC en parlant d'elle à tous vos amis, commerçants, collègues de travail. C'est à vous tous de contribuer à sa juste notoriété !

jeudi 7 avril 2016

Assemblée générale du syndicat CFTC de la métallurgie des Yvelines

Le SDMY-CFTC change de nom pour s'appeler CFTC Metal78.
Mais ce n'est pas le seul changement qu'a validé l'AG extraordinaire du 6 avril :
- changements de statuts par mise en conformité avec les statuts confédéraux et fédéraux
- ajustements du règlement intérieur
- élection de conseillers supplémentaires consécutivement aux nouveaux statuts
- adoption de la motion d'orientation
- création, au sein du Bureau, d'une fonction de chargé de communication, en plus des 5 fonctions habituelles (président, secrétaires généraux, trésoriers).
 - féminisation du Conseil et du Bureau

Ces évolutions ont été rendues nécessaires pour les raisons suivantes :
1/ la loi de 2008 fait remonter au niveau de la confédération et de la fédération les questions de représentativité pour les syndicats de branche et territoriaux. Ainsi, un certain nombre d'éléments statutaires liés à la représentativité ne peuvent plus être du  ressort du syndicat, car sc'est désormais à un autre niveau que la question se joue. Ainsi en va-t-il de la subsidiarité : le respect du bon niveau de responsabilité !
2/ la loi sur l'égalité réelle, l'engagement pris lors du congrès de Vichy et repris par la fédération : tout cela nous a motivés pour féminiser la gouvernance de la CFTC métallurgie des Yvelines. Du chemin reste à parcourir, mais il nous faut bien tenir compte de la réalité démographique de nos adhérents.
3/ les élections TPE vont être déterminantes pour le mouvement, et tous les adhérents seront mis à contribution. En adoptant la motion d'orientation, chaque adhérent s'est transformé en fier porteur des principes humanistes et sacrés de nos statuts, témoins de leur irremplaçable actualité dans un monde du travail dérouté, désorienté.
4/ la CFTC souffre d'un manque chronique de visibilité médiatique : elle a sans doute sa part de responsabilité, que tous tâcherons, à notre mesure, de corriger.

Suivez-nous désormais sur twitter :@cftcmetal78

dimanche 3 avril 2016

quelque-chose qui nous dépasse

Au nom de la France, au nom de l’Europe !
De tout temps, les gens ont travaillé au nom d’un idéal qui les dépassait : le suzerain, Dieu, la Nation, la Patrie, l’Europe. Il y avait quelque-chose de transcendant dans le travail, dans l’exercice du devoir. Ainsi, dans les années 50, être fonctionnaire était un honneur : celui de travailler pour l’Etat, la France à reconstruire.
En 1970-80, travailler au GIE Airbus, c’était contribuer à créer l’Europe. Travailler pour Ariane, c’était une question de souveraineté européenne (et surtout française). Travailler pour les missiles de la force de dissuasion, c’était donner à la France une place dans le Monde. Cela nous dépassait : il y avait une mystique, un honneur, une humble fierté.

Le maître mot d’EADS puis du nouvel « Airbus » (mais il en est ainsi de tous les groupes cotés) est de dégager de la rentabilité. Il est perçu par les salariés du Groupe comme équivalent à « travailler pour tenir les promesses de dividende ». A moins qu’il y ait une mystique du dividende, cela a beaucoup moins de sens (heureusement, d’une certaine façon). 

Mais comment alors parler d’engagement ? On s’engage en risquant sa vie (pompiers, militaires), pour un idéal qui en vaut la peine, qui nous dépasse. Or, l’argent ne dépasse pas l’Homme.

L’une des façons de réduire les risques psycho-sociaux serait de retrouver cette mystique du travail qui donne du sens au noble mot de « devoir ». Peut-être est-ce cela que la gouvernance des grandes entreprises doit comprendre, s'ils ne veulent pas tuer leurs poules aux oeufs d'or.

Ce que devrait favoriser une vraie loi Travail

La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie. Aujourd’hui, en pensant au bien commun, nous avons impérieusement besoin que la politique et l’économie, en dialogue, se mettent résolument au service de la vie, spécialement de la vie humaine. Sauver les banques à tout prix, en en faisant payer le prix à la population, sans la ferme décision de revoir et de réformer le système dans son ensemble, réaffirme une emprise absolue des finances qui n’a pas d’avenir et qui pourra seulement générer de nouvelles crises après une longue, couteuse et apparente guérison. La crise financière de 2007-2008 était une occasion pour le développement d’une nouvelle économie plus attentive aux principes éthiques, et pour une nouvelle régulation de
l’activité financière spéculative et de la richesse fictive. Mais il n’y a pas eu de réaction qui aurait conduit à repenser les critères obsolètes qui continuent à régir le monde. La production n’est pas toujours rationnelle, et souvent elle est liée à des variables économiques qui fixent pour les produits une valeur qui ne correspond pas à leur valeur réelle. Cela conduit souvent à la surproduction de certaines marchandises, avec un impact inutile sur l’environnement qui, en même temps, porte préjudice à de nombreuses économies régionales. La bulle financière est aussi, en général, une bulle productive. En définitive, n’est pas affrontée avec énergie la question de l’économie réelle, qui permet par exemple que la production se diversifie et s’améliore, que les entreprises fonctionnent bien, que les petites et moyennes entreprises se développent et créent
des emplois.
 

Dans ce contexte, il faut toujours se rappeler que « la protection de l’environnement ne peut pas être assurée uniquement en fonction du calcul financier des coûts et des bénéfices. L’environnement fait partie de ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de promouvoir de façon adéquate ».
 
Une fois de plus, il faut éviter une conception magique du marché qui fait penser que les problèmes se résoudront tout seuls par l’accroissement des bénéfices des entreprises ou des individus. Est-il réaliste d’espérer que celui qui a l’obsession du bénéfice maximum s’attarde à penser aux effets environnementaux qu’il laissera aux prochaines générations ? Dans le schéma du gain il n’y a pas de place pour penser aux rythmes de la nature, à ses périodes de dégradation et de régénération, ni à la complexité des écosystèmes qui peuvent être gravement altérés par l’intervention humaine. De plus, quand on parle de biodiversité, on la conçoit au mieux comme une réserve de ressources économiques qui pourrait être exploitée, mais on ne prend pas en compte sérieusement, entre autres, la valeur réelle des choses, leur signification pour les personnes et les cultures, les intérêts et les nécessités des pauvres.
 
 

comment se protéger du big crunch?

Il suffit de poser la question à ceux qui auraient beaucoup à perdre.
- ils ne mettent pas leur argent dans des supports virtuels boursiers et spéculatifs
- ils achètent du foncier, des oeuvres d'art, de l'or.
- ils se dépêchent de placer leur trésorerie dans des achats d'entreprises concurrente, pour grossir encore et être le dernier survivant.ssibilité pour une banque de dépôt de décréter la dévalorisation des avoirs des particuliers, les dettes souveraines : tout cela rend le système financier fragilissime et que restera-t-il au bout du big crunch? Juste ce qui est "enraciné" dans le concret, le matériel, le réel.

Curieusement, actuellement tout a tendance à se virtualiser : virage numérique, économie internet, suppression à terme de l'argent en espèces (numérisation de toutes les transactions par la carte sans contact, interdiction d'utiliser les billets pour les transactions supérieures à 1000 euros, etc...), comme si il ne fallait surtout pas chercher à matérialiser la richesse.
En plagiant Molière, nous pourrions dire : "cachez cette bulle que je ne saurais voir", ou, comme Ben Sirach le sage : "vanité des vanités, tout est vanité" (au sens de "vain", "creux")

Révolution : amortir, désirer ou laisser faire?

Nous constatons à peu près de façon unanime que le système politique, économique, financier et écologique est à bout. C'est à qui craquera le premier. Doit-on le réformer avant la grande catastrophe pour en amortir les effets ou même y surseoir, ou doit-on la hâter? Cette question s'est posée du temps de Karl Marx et se re-pose aujour'hui. FO a clairement pris position, quittant le camp réformiste pour rejoindre la contestation dure et maintenir les choses en l'état (ou en l'Etat) et se remet à espérer le grand soir.
Pourtant, il y a une précarité insupportable : celle des chômeurs, des fins de droits, et même celle des petites entreprises et de leurs patrons. Et celle, ne le nions pas, de beaucoup de ceux qui ont la chance d'avoir un travail, trop de travail.
Faut-il mieux partager la précarité? Faut-il sécuriser ceux qui sont déjà dan une situation abritée?

Les adhérents de la CFTC sont partagés au sujet de la loi “Travail” : pour certains, on en fait toujours plus pour les entreprises, et celui qui trinque, c’est le salarié pressurisé et précarisé, le chômeur, le précaire socialement désinséré. Le monde est tellement pourri de l’esprit de production/consommation/pollution/compétition qu’on devrait arrêter d’accompagner les mutations qui reculent l’inéluctable moment où tout cela se cassera la figure, à commencer par les bulles spéculatives tellement nombreuses que l’économie semble devoir décrocher par effet de cavitation. 
 
Pour ces adhérents, l'attente est forte de ce moment tout à fait désirable où un jour tous les hommes diront : “allez, on arrête de jouer, la terre n’en peut plus, nos consciences n’en peuvent plus : vivons en paix et simplement, avec ce qu’on a”. Désirable, parce que c’est pour certains d’entre nous, l’alternative unique à la disparition de l’espèce (cf Paul Jorion, pape François). 
 
D’autres au contraire disent : “accélérons la dérégulation permise par les révolutions technologiques qui anéantiront le travail stupide machinisable, et répartissons sur tous les hommes ces gains de productivité incroyables, en réduisant le temps de travail, en permettant à chacun de vivre librement, avec un revenu de subsistance. Ainsi, chaque personne pourra faire de son temps une occasion d’exprimer ses réels talents, parfois cachés, enfouis sous la pression du quotidien, insoupçonnés même parce que les rails de la vie ne les ont jamais mis en situation de s’exprimer”. Là aussi, un bon usage du temps et une éducation ajustée aux vrais besoins de l’humanisation convergeraient avec les valeurs morales chrétiennes.
 
La troisième option, plus vraisemblable, consiste à tenter de répartir la précarité sans en créer plus : c’est le projet de la loi El Khomri. Certes plus de précarité pour les salariés, mais plus d’emplois au global (donc moins de chômeurs et de précaires très pauvres) parce que des entreprises pouvant ajuster leurs constantes de temps sociales réglementaires avec les constantes de temps de leurs marchés et perspectives de charges. Moyennant quoi le système peut durer encore un bout de temps avant une éventuelle rupture.
 
Pour ma part, je me méfie des ruptures : nourries par une pauvreté insupportable, elles se font toujours dans la violence et ce sont les plus pauvres qui trinquent, toujours. Et ce ne sont jamais les initiateurs de ces ruptures, toujours bien intentionnés et pleins d'une espérance magnifique,  qui en récoltent les fruits. Il en est plus à craindre qu'à en espérer, comme l’a si souvent montré l’Histoire, de 1789 à 1917 et jusqu’aux “printemps” arabes, si désastreux et dont les conséquences malheureuses ne font que commencer.
 
Hervé Bry (opinion personnelle, n'engageant pas la CFTC)

enseignement social chrétien

Le parcours Zachée fête des 10 ans. Bon anniversaire !  Cette formation spirituelle, fraternelle et pratique a permis à de nombreuses personnes de comprendre et de vivre concrètement les éléments fondamentaux de la morale sociale chrétienne : la dignité de chaque personne qui rend l’homme acteur et responsable de la création, l’usage juste de la propriété privée, le bien commun, l’option préférentielle pour les pauvres; la subsidiarité, la vie en communautés, liberté et la paix.
Autant de notions qui fondent également l’action et le positionnement de la CFTC : à toutes les personnes qui ont une vie de foi et le souci de vivre dans l’unité intérieure sans vraiment y arriver, nous ne pouvons que conseiller le Parcours Zachée, possible en e-learning (mais rien ne vaut le partage en petits groiupes pour se soutenir dans les exercices) !