Nous constatons dans nos entreprises que bien souvent le dialogue social s'articule autour d'un rapport de force. C'est un réflexe qui perdure et qui est renforcé par la colère de ceux qui se sentent privés de leur capacité à avoir leur destin en mains : les autres syndicats cherchent tous à être "les plus forts", "le premier", "le seul présent sur tous les sites" pour les grandes entreprises, etc....
Une forme de "dialogue social" se nourrit et entretient des postures de rapport de force.
Nous sommes donc dans une approche "darwinienne" du dialogue social : celui de la loi du plus fort. Et lorsque, pour parvenir à ses fins, les parties prenantes tordent la loi, la vérité, la justice rendue, l'Homme se situe clairement dans une logique de loi de la jungle. C'est l'état de nature, brut et brutal, car amplifié par nos prouesses techniques et technologiques.
Faut-il s'y résoudre? L'Homme est-il tragiquement condamné à rester dans cet état qui ne le différencie plus de l'animal, qui l'enfonce même dans l'animalité violente, démultipliée par son intelligence?
Le deuxième "C" de CFTC est un puissant antidote : il postule l'existence d'un bien commun, d'une dignité inaltérable des personnes, il conditionne à ces deux postulats l'existence et l'usage de la propriété, de la responsabilité individuelle, de l'organisation de la responsabilité dans la chaine hiérarchique (subsidiarité), considère le pouvoir comme l'outil du service, et l'exercice de l'autorité comme le devoir de chacun en vue de l'épanouissement des talents de chacun.
Tout cela est issu de l'Evangile : c'est en cela que la morale sociale de la CFTC est Chrétienne. D'autres options humanistes s'y retrouvent : il faut s'en réjouir !
A l'état de nature, sauvage même si elle s'appuie sur des techniques sophistiquées, s'oppose la CULTURE, celle qui suppose un effort sur soi en vue du bien de l'autre.
Le deuxième "C" de CFTC sera donc également celui de "Culture". Il peut également être celui de "Communication", car tout passe par la parole et la recherche de la vérité entre les acteurs.
Mais le deuxième "C" de CFTC est un frein car il nous rend peu audibles dans un monde formaté autrement (pensée unique, laïcisme) et nous interdit, par définition, le recours à certains moyens plus expéditifs et plus efficaces à court terme. Le risque permanent de la CFTC, c'est le "C" de la Croix, de la disparition. C'est pour cela qu'une
solidarité sans faille, au sein de la grande famille des mouvements d'inspiration chrétienne, est désormais requise, et c'est l'un des axes de développement de la CFTC métallurgie dans les Yvelines.