Samedi, place de la République, l'affluence n'était pas là.
Pas facile de défendre une position nuancée dans un climat binaire où la lutte est frontale, où le temps médiatique, raccourci, ne permet guère les développements.
Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC, est intervenu place de la République et sur Radio Vatican pour rappeler les points suivants :
- plafonnement des indemnités prud'homales : ne nous trompons pas de victime, laissons aux juges le soin de juger de la hauteur du préjudice à compenser.
- les personnes ne doivent pas être des variables d'ajustement d'un dumping social entre les entreprises d'une même branche. En particulier, l'employeur ne doit pas se défaire de sa responsabilité dans les risques psycho-sociaux et leurs conséquences.
- accueillons positivement le CPA qui réalise en partie le projet de "statut du travailleur" que la CFTC porte depuis 15 ans
- accueillons positivement la revalorisation de l'apprentissage.
- défendons la dignité du travail et de l'homme au travail. Joseph Thouvenel a rappelé, en le citant, que déjà Albert de Mun avait dénoncé le "toujours plus pour toujours moins" dès les années 1860. Rappelons la phrase des papes qui dénonçaient la justice sociale déjà au XIXème siècle : " la matière sort anoblie du travail humain, mais l'homme en sort avili. "
La loi El Khomri est certainement plus faite pour les PME et ETI que pour les grands groupes ou même les "sociétés anonymes" (voir conférence de Michel Rocard), dépersonnalisées, qui ont les moyens de leur politique sociale. D'une certaine manière, le soutien de Marwan Lahoud (AIRBUS) et de Monsieur Petitcolin (SAFRAN) au projet de loi ne nous aide pas à tenir cette position nuancée. Par autant, tout n'est donc pas à jeter dans ce projet, et c'est cela qui est difficile à faire passer dans la population. La posture d'opposition est plus mobilisatrice que l'attitude constructive.
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