- sur le revenu minimum d’existence
- sur la situation autour de la loi travail
- sur la traçabilité sociale
- sur la révolution numérique, l’accélération du temps, les fractures qui en découlent
- sur le prélèvement à la source
- sur l'actualité parlementaire
(crédit photo : journal des deux rives)
Voici quelques notes :
Pour commencer, le Député des Yvelines manifeste son respect à Philippe Louis, qu'il a rencontré plusieurs fois durant le passage du projet de loi devant la commission des affaires sociales. "Philippe Louis montre une CFTC cohérente, dynamique, innovante, qui donne envie d'en faire un partenaire social de référence", a-t-il dit en substance. Il a également rencontré Martinez, Mailly, etc... plus souvent que la CFTC.
Revenu d’existence. Arnaud
Richard : "tout est construit autour du salariat, or, les jeunes n’en
veulent plus : les jeunes diplômés souhaitent être
indépendants, sans lourdeurs administratives. La notion
de droits acquis ne leur parle pas. Le revenu d’existence changerait
complètement le rapport entre le travail et le revenu. Et vu les sommes
en jeu, 750 Md€, c’est l’intégralité du chiffre d’affaires des dispositifs
sociaux qui est concernée : le revenu d’existence devrait intégrer toutes les mesures annexes. Christine Boutin avait lancé cette idée à
partir du RMI devenu RSA devenu Allocation universelle.
CFTC : l’allocation de base est
« rendue » par ceux qui ont un fort pouvoir contributif, sous forme
d’impôt ; et elle est complétée pour ceux qui ont un faible pouvoir
contributif lié à un handicap. La CFTC est dans son sujet
puisque c’est la relation travail-revenu qui est touchée ; les
associations familiales sont concernées également puisqu’on irait, avec ce genre de mesure, vers une
société des individus et non des familles, non considérées comme
cellules de base. Il faudra se revoir sur ce sujet. La Suisse vote cette semaine sur ce même sujet, et la Finlande l'a mis en application.
Pour Arnaud Richard, c’est la casse du modèle social. Culturellement, la France n’est pas prête.
La CFTC propose une tri-partite : association familiale AFC, syndicat CFTC, représentation politique.
Loi travail : "le sénat rend sa
copie à la mi-juin. Surveillez les nouvelles, nous nous reverrons quand
vous aurez étudié le nouveau texte, d’ici fin juin, lorsqu’il retournera
au parlement. D’ici 1 mois, début juillet,
on ne pourra pas rester dans la violence croissante. La CGT ne lâchera
pas le morceau. Cette loi est mal née, elle a une forte probabilité de
retrait."
Représentativité patronale : "on a réussi
à faire sauter l’article 19 en commission des affaires sociales, mais
le MEDEF tient à ses 50%. La loi est faite pour le MEDEF et la grande
distribution, pas pour les PME". Arnaud Richard
affirme voir les conséquences de cette loi, les effets immédiats associés à la
révolution numérique que personne n’arrive réellement à anticiper. Les
grands Groupes vont s’engouffrer dans la faille pour précariser les
nouveaux recrutements ; le salariat, ce sera terminé
(et les jeunes accepteront volontiers ce nouveau statut de tâcheron).
Représentativité syndicale : la CFTC pousse à l'évaluation de la représentativité en fusionnant le public et le privé, et en s'appuyant sur le fait qu'alors, le seuil de représentativité pourrait être harmonisé à 5%, ce qui permettrait à la CFTC d'être représentative dans toutes les branches. Une méthode qui permettrait à l'UNSA, très en vue parmi les politiques, de rejoindre le cercle des organisations syndicales représentatives. Arnaud Richard a été sensible à cet argument.
CFTC : ce n'est peut-être que provisoire : que se passera-t-il lorsque les entreprises ne pourront plus fidéliser
leurs équipes, ne pourront plus voir à long terme, ni suivre leurs
compétences ? Y aura-t-il encore une industrie en
l’absence de long terme ?
Arnaud Richard : "Le contrat de travail a été fait par les
employeurs pour obliger les salariés à rester et ne pas retourner aux
champs, le détricoter, c’est un risque énorme que prend le MEDEF."
Arnaud Richard estime que le forfait en
jours n’est plus une bonne chose et prône 39h payées 39, mesurables. Politiquement, il
est pour un autre calendrier social : le retrait, ensuite la rationalisation des branches qui
permettra de fluidifier au sein d’une branche les
parcours professionnels. Trop de branches = trop de cloisonnements.
Ensuite seulement, s’il faut, une loi réformant le droit du travail.
CFTC : les effets d'aubaine et d'abus rendus possibles par la loi Travail demandent un accompagnement : le rôle des branches et des fédérations syndicales; l'éducation en amont à la morale entrepreneuriale; la traçabilité sociale des produits, projet CFTC depuis 15 ans, qui permet à l'acheteur d'engager sa responsabilité et d'agir en connaissance de cause.
Arnaud Richard se saisit facilement de cette proposition, car l'UDI avait déposé, du temps de Borloo, un avant-projet de loi, qu'on pourrait ressortir.
Actualité parlementaire : dans 15 jours, remise du rapport sur le paritarisme en France : inventaire, forces et faiblesse, quelques éléments comparatifs. La CFTC encourage Arnaud Richard à lire la biographie de Léon Harmel et de tous les fondateurs du paritarisme que l'on a malheureusement méprisé en le taxant de "paternalisme".
Nouvelle prise de rendez-vous pour la mi-juin.
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